Ces derniers jours, les États-Unis auraient menacé de sanctions commerciales, de droits de douane et d'autres mesures coercitives les pays qui soutiennent l'accord de l'OMI. Ces tactiques visent à saper un processus multilatéral qui a pris des années à se mettre en place et qui est soutenu par une écrasante majorité de nations sur tous les continents.
Une telle ingérence n'a pas sa place dans une organisation internationale dédiée à une coopération équitable et fondée sur des règles. Le secteur mondial du transport maritime, responsable de près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a besoin de toute urgence d'un cadre unifié et prévisible pour favoriser la décarbonisation, l'investissement et l'innovation.
L'Europe défend depuis longtemps cette vision. La position de l'UE, adoptée en septembre, engage clairement tous les États membres à agir conjointement dans l'intérêt de l'Union pour soutenir le NZF. Toute érosion de cette unité sous la pression extérieure compromettrait non seulement le processus de l'OMI, mais affaiblirait également la crédibilité de l'Europe en tant que leader en matière de politique climatique et maritime.
Le NZF est un compromis pragmatique et équilibré qui offre :
- Une certitude pour l'industrie, en établissant un système mondial unique plutôt qu'un patchwork de règles régionales.
- Un soutien aux pays en développement, grâce à des mécanismes de financement qui garantissent une transition équitable.
- Une voie crédible vers la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle, conformément à l'accord de Paris et à l'objectif de l'OMI pour 2050.
Les tentatives visant à faire échouer le NZF par des changements de procédure de dernière minute ou des menaces politiques doivent être rejetées. L'OMI doit rester un organisme indépendant et fondé sur la science, guidé par le consensus et la gestion à long terme des biens communs mondiaux, et non par des intérêts économiques ou politiques à court terme.
Il est temps pour l'Europe de faire front commun, de réaffirmer son soutien au cadre Net Zero et de démontrer que le multilatéralisme et l'ambition climatique ne peuvent être mis en recul par des intimidations.
Le monde nous observe. L'avenir propre du transport maritime dépend du leadership, et non de l'intimidation.